2012/09/29

Reconnaissance



Reconnaissance*

La douleur et la souffrance que nous, êtres humains, expérimentons,
reculeront si avance la bonne connaissance et non la connaissance au service de 
l’égoïsme et de l’oppression.
La bonne connaissance mène à la justice.
La bonne connaissance mène à la réconciliation.
La bonne connaissance mène aussi à déchiffrer le Sacré dans la profondeur de la conscience.

Nous considérons l’être humain comme la valeur maximale au-dessus de l’argent, de l’État, de la religion, des modèles et des systèmes sociaux.
Nous impulsons la liberté de pensée.
Nous favorisons l’égalité des droits et l’égalité des opportunités pour tous les êtres humains.
Nous reconnaissons et nous encourageons la diversité de culture et de coutumes.
Nous nous opposons à toute discrimination.
Nous consacrons la résistance juste face à toute forme de violence physique,
économique, raciale, religieuse, sexuelle, psychologique et morale.

D’autre part, de la même manière que personne n’a le droit de discriminer d’autres pour leur religion ou leur irréligiosité, nous réclamons pour nous le droit à proclamer notre spiritualité et notre croyance dans l’immortalité et dans le sacré.
Notre spiritualité n’est pas la spiritualité de la superstition, elle n’est pas la spiritualité de l’intolérance, elle n’est pas la spiritualité du dogme, elle n’est pas la spiritualité de la violence religieuse; elle est la spiritualité qui s’est réveillée de
son profond sommeil pour nourrir les êtres humains dans leurs meilleures aspirations.

Nous voulons donner cohérence à nos vies en faisant coïncider ce que nous pensons, sentons et faisons.
Nous désirons dépasser la mauvaise conscience en reconnaissant nos échecs.
Nous aspirons à persuader et à réconcilier.
Nous nous proposons de respecter de plus en plus cette règle qui nous rappelle de “traiter les autres comme nous voulons être traités”.

Nous commencerons une vie nouvelle.
Nous chercherons dans notre intérieur les signes du sacré et nous amènerons à d’autres notre message.

Aujourd’hui, nous commencerons la rénovation de notre vie. Nous commencerons
en cherchant la paix mentale et la Force qui nous donne joie et conviction. Ensuite,
nous irons vers les personnes les plus proches pour partager avec elles tout ce qui
nous est arrivé de grand et bon.

Pour tous, Paix, Force et Joie.

Le message de Silo inspire une profonde religiosité


Antécédents

 Le Message donné par Silo a pris la forme du Livre (Le Regard Intérieur), de l’Expérience (Cérémonies) et du Chemin (phrases de méditation). Certaines œuvres comme le Paysage Intérieur et le Paysage Humain, ont aidé à comprendre Le Message.

Le Message est l’expression du « Profond », de l’intériorité de l’esprit humain capable de transcender les temps et les espaces dans lesquels vit notre « moi ». C’est le moyen de nous mettre en présence du Sacré.

L’expérience

Le Sacré se manifeste depuis la profondeur de l’être humain, de là vient l’importance qu’a l’expérience de la Force, en tant que phénomène extraordinaire que nous pouvons faire surgir dans le monde quotidien. Sans l’expérience, tout est douteux, avec l’expérience de la Force, nous avons des évidences profondes. Nous n’avons pas besoin de la foi pour reconnaître le Sacré. On obtient la Force au cours de certaines cérémonies comme celles de l’Office et de l’Imposition. On peut aussi percevoir les effets de la Force dans les cérémonies de Bien-être et d’Assistance.

Le contact avec la Force provoque une accélération et une augmentation de l’énergie psychophysique surtout si nous réalisons quotidiennement des actes cohérents, qui par ailleurs, créent une unité intérieure orientant vers la naissance spirituelle. La Force peut s’extérioriser à distance et son influence est plus grande, si de nombreuses personnes agissent. L’action de la Force augmente entre membres de la famille, amis et être chers.

L’Univers et la Vie

Une Intention évolutive donne lieu à la naissance du temps et à la direction de cet Univers. Energie, matière et vie, évoluent vers des formes chaque fois plus complexes. Quand la matière commence à se mouvoir, se nourrir et se reproduire, surgit la vie. Et la matière vivante génère un champ d’énergie que l’on a traditionnellement appelé « âme ». L’âme ou double énergétique, agit à l’intérieur et autour des centres vitaux des êtres animés.

Les êtres vivants se reproduisent, et dans cet acte, le champ énergétique passe à travers les cellules en fusion et configure un nouvel être totalement indépendant. Les corps vivants ont besoin d’éléments solides, liquides, gazeux et rayonnants, pour se nourrir et réaliser leurs fonctions. De plus, les doubles énergétiques ont besoin de sensations de potentiels différents pour atteindre leur développement. Avec la mort se produit la dissolution du corps en même temps que se produisent la séparation et l’anéantissement du double énergétique.

L’évolution constante de notre monde a produit l’être humain, lui aussi est en transit et en changement. En lui (à la différence des autres espèces), s’incorpore l’expérience sociale capable de le modifier de façon accélérée. L’être humain parvient à être en condition de sortir des diktats rigoureux de la Nature en s’inventant, en se faisant lui-même physiquement et mentalement. Et c’est dans l’être humain qu’apparaît un nouveau principe généré dans le double. Depuis l’antiquité, on a appelé ce nouveau principe « esprit ». L’esprit naît quand le double revient sur lui-même, se fait conscient et forme un « centre » d’énergie nouvelle.
  
L’Esprit Humain

L’être humain n’a pas terminé son évolution. C’est un être incomplet et en développement qui a la possibilité de former un centre intérieur d’énergie…ceci arrivera ou pas selon le type de vie qu’il mène. Si les actes qu’il réalise sont cohérents, un système de forces centripètes, que nous appelons « esprit », se structurera peu à peu. Si les actes sont contradictoires, le système sera centrifuge et par conséquent l’esprit ne sera pas né ou il aura une configuration élémentaire sans développement. Un être humain peut naître, mener sa vie de l’avant, mourir et se dissoudre pour toujours et un autre peut naître, mener sa vie de l’avant, laisser son corps et continuer d’évoluer sans limite. L’être humain, dans sa bonté, dans l’élimination des contradictions intérieures, dans ses actes conscients et dans sa sincère nécessité d’évolution, fait naître son esprit. Pour l’évolution, l’amour et la compassion sont nécessaires. Grâce à eux, la cohésion intérieure est possible ainsi que la cohésion entre les êtres qui permet la transmission de l’esprit des uns aux autres. Toute l’espèce humaine évolue vers l’amour et la compassion. Celui qui travaille pour lui dans l’amour et la compassion, le fait aussi pour les autres êtres.

Corps, Double et Esprit

La production et la reproduction artificielle de la vie sont à la portée de l’être humain ainsi que la prolongation du cycle vital. Dans tous les cas, l’être humain sera accompagné par son champ énergétique pendant un temps après la mort physique. Si on a généré l’esprit, celui-ci pourra rester dans des régions proches du plan de la vie physique, mais finalement il conclura son cycle d’esprit individuel pour continuer d’avancer vers des plans plus évolués. L’esprit peut se former en prenant l’énergie du double.

L’action du double se manifeste à certaines occasions en dehors du corps sans que la mort ne soit survenue. Le double peut perdurer sans se dissoudre pendant un certain temps après la mort, si celle-ci s’est produite de façon violente, le champ énergétique étant alors déplacé du corps vers l’endroit où s’est produit le décès. Ces doubles fixés à certains environnements ne possèdent qu’une conscience apparente de type réflexe, restant dans cet état durant un temps jusqu’à ce qu’ils perdent leur cohésion ou que l’on modifie l’espace physique auquel ils adhéraient. Il y a aussi des cas de permanence relative qui ont pour origine soit un fort désir de témoigner, soit des sentiments très profonds d’amour, soit de la haine envers d’autres personnes. Les doubles des animaux et des végétaux peuvent aussi rester adhérés à certains lieux jusqu’à leur rapide dissolution. Enfin, il existe des conglomérats d’énergie considérable qui agissent sans arriver à constituer de véritables doubles.

Pratique de la Religiosité Intérieure

Si l’on vit en accord à ce qui a été déclaré lors de la cérémonie de Reconnaissance…

Si occasionnellement on fait appel à l’inspiration du Guide Intérieur…

Si, de façon hebdomadaire, on participe aux cérémonies et aux méditations sur le Livre, le Chemin et les matériels complémentaires…

Si, mensuellement, on réfléchit à la croissance intérieure obtenue face aux difficultés de la vie…

Alors, on est sur le chemin de l’illumination spirituelle.

La religion (Extrait du livre « humaniser la terre », d'auprès Silo)

XII. La religion
1.     Ce que l'on dit des choses et des faits ne sont ni les choses ni les faits, mais leurs “figures” avec lesquelles ils ont une certaine structure en commun. C'est grâce à cette structure commune que l'on peut mentionner les choses et les faits. Quant à cette structure, elle ne peut pas être mentionnée de la même manière que les choses parce que c'est la structure de ce qui se dit (ainsi que celle des choses et des faits). Conformément à cela, le langage peut montrer mais non dire quand il se réfère à ce qui “inclut” tout (y compris le langage lui‑même). Tel est le cas pour “Dieu”.
2.     On a dit diverses choses sur Dieu, mais cela apparaît comme un contresens dès que l'on observe ce qui se dit, ce que l'on prétend dire.
3.     De Dieu, on ne peut rien dire. On peut seulement dire à propos de ce qui a été dit sur Dieu. Nombreuses sont les choses dites sur lui et beaucoup peut être dit sur ces dires sans pour autant avancer sur la question de Dieu, c'est‑à‑dire à propos de Dieu lui‑même.
4.     Indépendamment de ces jeux de mots, les religions ne peuvent être d'un profond intérêt que si elles prétendent montrer Dieu et non dire sur lui.
5.     Mais les religions montrent ce qui existe dans leurs paysages respectifs. C'est pourquoi une religion n'est ni vraie ni fausse car sa valeur n'est pas logique. Sa valeur se fonde sur le type de registre intérieur qu'elle suscite, dans l'accord de paysages entre ce que l'on veut montrer et ce qui est effectivement montré.
6.     La littérature est en général liée à des paysages extérieurs et humains ; les caractéristiques et les attributs des dieux n'échappent pas à ces paysages. Néanmoins, même si les paysages extérieurs et humains se modifient, la littérature religieuse peut traverser les âges. Cela n'est pas étonnant puisque un autre genre de littérature (non religieuse) peut également être suivi avec intérêt et avec une vive émotion à des époques très éloignées. La permanence dans le temps d'un culte n'en dit pas beaucoup sur sa “vérité”, puisque les formalités légales et les cérémonies sociales passent de culture en culture et que l'on continue de les observer en ignorant, cependant, leur signification d'origine.
7.     Les religions surgissent dans un paysage humain et dans un moment historique ; on dit alors que Dieu “se révèle” à l'homme. Mais quelque chose s'est passé dans le paysage intérieur de l'être humain pour qu'à ce moment historique une telle révélation soit acceptée. L'interprétation de ce changement s'est faite généralement du “dehors” de l'homme, situant ce changement dans le monde extérieur ou dans le monde social ; ainsi, on a gagné sous certains aspects mais on a perdu en compréhension du phénomène religieux quant au registre intérieur.
8.     Les religions, elles aussi, se sont présentées comme externalité ; ainsi, elles ont préparé le terrain aux interprétations mentionnées.
9.     Quand je parle de “religion extérieure”, je ne me réfère pas aux images psychologiques projetées sous forme d'icônes, peintures, statues, édifices, reliques (propres à la perception visuelle). Je ne mentionne pas non plus leur projection sous forme de cantiques, prières (propres à la perception auditive), ni à leur projection sous forme de gestes, postures et orientations du corps dans des directions précises (propres aux perceptions kinesthésique et cénesthésique). Enfin, je ne dis pas non plus qu'une religion est extérieure parce qu'elle s'appuie sur ses livres sacrés ou sur des sacrements, etc. Je ne désigne même pas une religion comme extérieure parce qu'elle ajoute une église à sa liturgie, une organisation, des dates de culte, un certain état physique ou un certain âge des croyants pour effectuer des opérations déterminées. Non. Cette forme, où les partisans de telle ou telle religion luttent entre eux de façon mondaine – chaque camp attribuant à l'autre divers degrés d'idolâtrie pour le type d'image préférée avec lequel les uns et les autres travaillent –, cette forme ne constitue pas la substance du sujet (sauf pour montrer la totale ignorance psychologique des adversaires).
10.  J'appelle “religion extérieure” toute religion qui prétend dire sur Dieu et sur la volonté de Dieu, au lieu de dire sur le religieux et sur le registre intime de l'être humain. Le soutien par un culte extériorisé pourrait même avoir un sens si, avec de telles pratiques, les croyants éveillaient en eux‑mêmes (montraient) la présence de Dieu.
11.  Toutefois le fait que les religions aient été jusqu'à présent extérieures correspond au paysage humain dans lequel elles sont nées et se sont développées. La naissance d'une religion intérieure est possible, de même que la conversion des religions à la religiosité intérieure, si, toutefois, elles survivent. Mais cela arrivera dans la mesure où le paysage intérieur sera en condition d'accepter une nouvelle révélation. Et déjà, on commence à l'entrevoir dans les sociétés où le paysage humain fait l'expérience de changements si sévères que le besoin de références intérieures se fait de plus en plus impérieux.
12.  Rien de ce qui a été dit sur les religions ne peut aujourd'hui se maintenir debout, car ceux qui s'en sont fait les apologistes ou les détracteurs ont cessé depuis longtemps de remarquer le changement intérieur chez l'être humain. Si certains pensaient les religions comme des somnifères de l'activité politique ou sociale, aujourd'hui ils y sont confrontés à cause de leur forte poussée dans ces domaines. Si d'autres les imaginaient imposant leur message, ils trouvent que leur message a changé. Ceux qui croyaient qu'elles allaient durer pour toujours doutent aujourd'hui de leur “éternité”, et ceux qui supposaient leur disparition à court terme assistent avec surprise à l'irruption de formes mystiques manifestes ou larvées.
13.  Et dans ce domaine, peu nombreux sont ceux qui pressentent ce qu'offre le futur, parce que rares sont ceux qui s'attellent à la tâche de comprendre dans quelle direction marche l'intentionnalité humaine qui, résolument, transcende l'individu humain. Si l'homme veut que quelque chose de nouveau “se montre”, c'est parce que ce qui tend à “se montrer” est déjà à l'œuvre dans son paysage intérieur. Mais ce n'est pas en prétendant être le représentant d'un dieu que le registre intérieur de l'homme devient la demeure ou le paysage d'un regard (d'une intention) transcendant.

Silo: Le Chemin


Si tu crois que ta vie se termine avec la mort, ce que tu penses, sens et fais n'a pas de sens. Tout se termine dans l'incohérence, la désintégration.
Si tu crois que ta vie ne se termine pas avec la mort, ce que tu penses doit coïncider avec ce que tu sens et ce que tu fais. Tout doit avancer vers la cohérence, vers l'unité.

Si tu es indifférent à la douleur et à la souffrance des autres, toute aide que tu demandes ne trouvera pas de justification.
Si tu n'es pas indifférent à la douleur et à la souffrance d'autrui, tu dois faire en sorte que coïncide ce que tu penses avec ce que tu sens et ce que tu fais pour aider les autres.

Apprends à traiter les autres de la manière dont tu veux être traité.
Apprends à dépasser la douleur et la souffrance en toi, dans ton prochain et dans la société humaine.
Apprends à résister à la violence qu'il y a en toi et hors de toi.
Apprends à reconnaître les signes de ce qu'il y a de sacré en toi et hors de toi.


Ne laisses pas passer ta vie sans te demander : « Qui suis-je ? »
Ne laisses pas passer ta vie sans te demander : « Vers où je vais ? »
Ne laisses pas passer un jour sans te répondre qui tu es.
Ne laisses pas passer un jour sans te répondre vers où tu vas.

Ne laisses pas passer une grande joie  sans remercier en ton intérieur.
Ne laisses pas passer une grande tristesse sans réclamer en ton intérieur cette joie qui est restée conservée. 

N'imagines pas que tu es seul dans ton peuple, dans ta ville, sur la Terre 
et dans les mondes infinis.
N'imagines pas que tu es enchaîné à ce temps et à cet espace.
N'imagines pas que dans ta mort la solitude est éternelle.

(écouter)

2012/09/12

La Religion Intérieure: une religion pour les nouvelles temps?


Extrait de: "Qu’est-ce que la religion intérieure". Maison d’édition transmutation. Cordoba (Argentine), 1974

I. IDÉES GÉNÉRALES SUR LA RELIGION INTÉRIEURE 


Question : Peut-on esquisser une brève description de la religion intérieure?
Réponse: Oui. La religion intérieure explique qu’il y a trois principes à l’être humain : le corps, l’âme et l'esprit. Le corps existe dans toutes les choses. Le corps est matière : il est toujours en évolution, il progresse. L’âme est énergie : elle entoure le corps des êtres vivants et est toujours en mouvement. L’âme est aussi connue en tant que double. Quand l’être vivant se désintègre, le double se désintègre aussi, alors c’est la mort qui s’ensuit. Finalement, on retrouve l'esprit. L’être humain est le seul qui peut créer l'esprit. Si on le fait, alors on devient immortel. Si on ne réussit pas à créer l'esprit, on se désintègre, tel qu’il advient avec tous les autres êtres vivants.
Question : Donc, l’être humain est né sans esprit, et en fonction de ce qu’il fait, il parvient à le produire.
Réponse : Effectivement. Tout dépend si sa vie tient du sens évolutif. S’il atteint l’unité intérieure. Sinon, les contradictions amènent à la désintégration, pas à l'unité du troisième principe qu’est l’esprit.
Question : Alors, l’homme est immortel… ou pas?
Réponse : L’homme peut parvenir à l’immortalité s’il élimine ses contradictions en formant l’esprit. Mais s’il ne réussit pas à le former, il n’aura pas de problème majeur, car il mourra définitivement, et il ne sera pas soumis à un prix quelconque ni à un châtiment d’outre-tombe. Pour celui qui ne croit pas à l’esprit et qui vit dans la contradiction, son prix et son châtiment se trouvent dans la vie physique.       
(On va continuer)